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Pourquoi l’UVSQ est-elle classée première université de France en licence ?

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Je n’ai pas dissimulé ma satisfaction en découvrant, dans Le Nouvel Observateur, Le Figaro ou Le Point, des articles reprenant les documents publiés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à propos de la réussite en licence : c’est l’occasion d’un coup de projecteur bien mérité sur le niveau licence de l’UVSQ, qui figure à la première place de ce classement. C’est aussi la confirmation de l’importance accordée par notre université à l’encadrement des étudiants, dès la première année.

Bien sûr, il ne faut pas être naïf face à l’ « effet classement » et à sa volatilité. Comme pour le classement de Shanghai, les médias sont toujours prompts à s’emparer de données complexes pour en tirer une information simple et frappante, sans s’embarrasser de détails. L’enquête publiée par le ministère doit être interprétée avec prudence et ses résultats vont bien au-delà du seul classement qui a été médiatisé, comportant par exemple des données importantes sur les masters et les licences professionnelles.

Quant au classement lui-même, que révèle-t-il au juste du travail accompli dans notre université ? Son intérêt est de raisonner en « valeur ajoutée » : il corrèle la réussite statistique attendue des étudiants, en fonction de leurs caractéristiques socio-culturelles, et la réussite effective. Ce n’est donc pas un classement de la valeur absolue des étudiants, mais de la capacité de l’université à les faire mieux ou moins bien réussir que la moyenne prévisible. Cela ne veut pas dire non plus, comme je l’ai déjà entendu suggérer ici ou là, que les universités bien classées le sont parce que leurs étudiants sont moins bons, et qu’il est plus facile de les faire progresser : les chiffres fournis par le ministère montrent que les étudiants qui entrent à l’UVSQ sont quasiment le reflet statistique des étudiants français, avec 77% d’étudiants provenant de bacs généraux, 6% de bacs professionnels et 16% de bacs techniques.

La signification de ce classement est à chercher du côté des équipes pédagogiques : il montre que les enseignants et enseignants-chercheurs de l’UVSQ sont parmi les meilleurs de notre pays dans la prise en charge des bacheliers et la capacité à les former, quel que soit leur niveau à l’entrée en licence. Je vois donc d’abord dans ce classement et son exposition médiatique la juste récompense des efforts accomplis par toutes nos équipes ces dernières années et je tiens à féliciter publiquement tous nos collègues qui s’investissent en licence, et jour après jour, participent à cette réussite.

J’y vois aussi la concrétisation d’une politique de formation. En effet, certaines universités, en particulier dans le centre de Paris, bénéficient d’une rente de situation : en première analyse, elles attirent plus facilement les étudiants sortant des classes préparatoires ou des licences de province que l’UVSQ. A cet égard, notre politique est double : non seulement proposer des diplômes d’excellence en licence comme en master, en particulier dans des secteurs très spécialisés, mais aussi tabler sur la réussite du plus grand nombre, dès la première année. L’une des solutions les plus simples pour avoir de très bons étudiants en master, c’est d’abord de les former nous-mêmes ! Négliger le premier cycle, ce serait négliger une ressource essentielle à la réussite de notre projet universitaire.

J’y vois également le succès d’une méthode : une université à échelle humaine, un cadre de vie et d’étude agréable, un accompagnement pédagogique attentif, un travail organisé en petits groupes, des professeurs référents, la cohérence des équipes enseignantes, l’intégration de la recherche à la formation grâce à l’intervention de titulaires, y compris professeurs, dès la première année – autant de traits distinctifs de la licence à l’UVSQ, qui est attractive, malgré la sous-dotation chronique de notre établissement en personnel, ce qui occasionne à la fois coût financier pour l’université et surcharge de travail pour nos titulaires !

Enfin, c’est pour moi la traduction de notre conception de l’université, une université ouverte, fidèle à sa mission de formation, mais exigeante sur le niveau des diplômes dès la licence. C’est aussi ce savoir-faire accumulé par nos équipes d’enseignants et d’enseignants-chercheurs qui constitue l’une des plus grandes richesses de notre établissement, et l’un de ses apports majeurs à l’Université Paris-Saclay en cours de construction.

Voir aussi : la revue de presse sur le sujet


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